Ici, je vous parlerai des différentes races humaines et de leur répartition sur le globe terrestre. Je détaillerai leurs caractéristiques dans l'article "Caractéristiques morphologiques des races humaines".
Les races humaines sont au nombre de 26, réparties en 4 groupes : australoïdes, négroïdes, caucasoïdes et mongoloïdes. Pour cette classification, je me suis appuyé sur les travaux anthropologiques d'Henri Vallois. Cette classification ne correspond pas forcément avec la classification génétique appuyée sur les travaux du généticien italien Luigi Luca Cavalli-Sforza, que je détaillerai dans l'article "Classification génétique des races humaines".
Le groupe australoïde
Le groupe australoïde est un groupe très ancien, représenté en Inde où il est en extinction et en Australie.
- Race vedda : Veddas de Ceylan (population aborigène, avant l'arrivée des populations de langues dravidiennes et indo-européennes sur l'île). La race vedda est également représentée sur le sous-continent indien, à travers les Kouroumbas, les Kaders, les Paniyans (sud ), les Bhils et les Gondis (nord). Ces peuples représentent les premiers habitants du sous-continent indien, désormais partiellement assimilés (ils parlent des langues dravidiennes majoritairement). On les rencontrerait également dans la péninsule malaise, au Cambodge et dans le sud de la péninsule arabique (Yémen). Dans ce dernier cas, ils apparaissent sous forme d'influence, métissés avec des anatoliens et des méditerranéens. Elle constitue le fond aborigène de l'Asie du sud.
- Race australienne : Aborigènes d'Australie (sauf la Tasmanie), originaires du sud-est de l'Asie (apparentés donc aux premiers habitants de l'Inde). Malgré son isolement, cette race semble avoir influencé les Kanak de Nouvelle-Calédonie. Elle est composée de deux types ou sous-races : le type carpentarien répandu sur la majeure partie de l'île et le type murrayen, vers le sud, que certains apparentent aux Aïnous du Japon (voir plus bas).
Le groupe négroïde
Le groupe négroïde est présent en Afrique sub-saharienne, en Inde, en Asie du sud-est, en Océanie ainsi qu'en Amérique.
- Race mélano-africaine : elle est présente sur la majeure partie de l'Afrique sub-saharienne, du Séngal à l'Afrique du Sud, et même sur l'île de Madagascar. Elle est composée de cinq sous-races :
* la sous-race soudanaise traverse le Sénégal, le Mali, le Niger, le Tchad et atteint le Soudan. Elle est composée des peuples dits "de la brousse" qui vivent à la limite sud du Sahara (prairies et savanes) : ce sont les Wolofs, les Malinkés, les Bambaras, les Haoussas et les Saras (ces derniers sont connus pour être "plus noirs que noirs").
* la sous-race guinéenne s'étend de la Guinée au Cameroun, de manière parallèle à la sous-race soudanaise, et est représentée par les Kissis, les Tomas, les Yorubas, les Assinis, les Achantis,...
C'est à ces deux sous-races qu'appartiennent les Afro-américains. En effet, ce sont ces régions d'Afrique précédemment citées qui ont été les principaux lieux où les négriers capturaient des esclaves. Désormais, l'influence négroïde en Amérique est doublement présente : sous forme métissée (le melting-pot cher aux Américains), surtout en Amérique centrale et au Brésil, ou sous forme "pure" (attention à l'emploi de ce terme), comme aux États-Unis où les différentes communautés raciales sont encore nettement distinctes et dans les Antilles.
* la sous-race congolaise présente dans la forêt tropicale, autour du fleuve Congo (Gabon-Congo-RDC) représentée par les Tékés, les Loubas, les Kongos,... plus généralement, les Bantous de l'ouest.
* la sous-race nilotique présente aux sources du Nil Blanc, du Soudan du Sud au lac Victoria. Ce sont les Dinkas, les Nuers, les Shillouks...
* la sous-race sud-africaine (ou zambézienne) répandue en Afrique du sud-est, du Kenya à l'Afrique du sud, sur la côte de l'Océan indien, ainsi que sur l'île de Madagascar (voir plus bas). Ce sont les Swahilis, les Zoulous, les Basoutos, les Bostwanas,... plus généralement, les Bantous de l'est.
- Race éthiopienne : cette race a pour foyer la corne de l'Afrique (Érythrée-Éthiopie-Djibouti-Somalie) : Gallas, Amharas, Somalis, Afars, mais est répandue également au Soudan, au niveau de la deuxième cataracte du Nil (Nubiens), au Kenya (Massaïs, Nandis, Souks) et même en Afrique de l'ouest (Peuls, peuple apparenté linguistiquement au Wolofs mélano-africains). Cette race semble avoir subi une influence de la race méditerranéenne, du fait de certains caractères qui se rapprochent des caractères caucasoïdes, mais également une influence khoisan (confirmée génétiquement).
- Race négrille : il s'agit des Pygmées africains, répandus dans la forêt tropicale. Ils semblent plus proches des mélano-africains que des khoisans.
- Race khoisan : ce sont les peuples primitifs de l'extrême sud-est de l'Afrique : les Boschimans (ou Sans) et les Hottentots (ou Khois). Ces peuples se révèlent être les premiers à s'être séparés des autres races négroïdes.
- Race mélano-indienne : la race mélano-indienne, présente en Inde, est représentée par trois types de populations : les Moundas, au nord-est du sous-continent, de langue austro-asiatique comme le vietnamien (!), des populations de langues dravidiennes (Tamouls, Kannadas,...), et les Cinghalais, Maldiviens et Bengalis de langue indo-européenne. L'appartenance de cette race au groupe négroïde est contestée : elle possède des caractères qui peuvent l'apparenter au groupe caucasoïde (plus précisément au complexe méditerranéen). Génétiquement, les Dravidiens sont caucasoïdes. Mon hypothèse est que les mélano-indiens résultent d'un mélange de populations pré-dravidiennes (de race vedda), proto-dravidiennes (d'une race négroïde quelconque) et post-dravidiennes (Aryens, de race indo-afghane, voir plus bas). Ils représentent donc la deuxième souche de population du sous-continent, juste après les Veddas et avant les Indo-européens.
- Race négrito : les Négritos, ou Pygmées asiatiques, représentent une population presque disparue de l'archipel des Philippines (Luçon), de la péninsule de Malacca et des îles Andaman (golfe du Bengale). Elle est présente en Australie. Cette répartition laisse à penser que leur foyer est l'Indochine, d'où ils auraient été chassés, probablement par les mongoloïdes.
- Race mélanésienne : ce sont les habitants de l'archipel de Mélanésie (Néo-guinéens, Papous, Fidjiens, Kanak, Salomonais, Vanuatais) ainsi que les Tasmaniens. Les mélanésiens semblent avoir une origine asiatique commune avec les négritos.
Il existe des relations plus profondes entre ces races. On peut distinguer trois complexes : le complexe africain, le complexe indien et le complexe asiatique. Au sein du complexe africain, il existe deux ensembles : l'ensemble congoïde représenté par les races mélano-africaine et négrille et l'ensemble khoisanoïde représenté par les race khoisan et éthiopienne.
Le groupe caucasoïde
De tous les groupes, le groupe caucasoïde est celui qui a été le plus étudié, et pourtant, la correspondance race/peuple avec ce groupe semble très floue, surtout sur le contient européen. C'est l'étude des cartes (voir article Cartes) qui permet de vraiment se donner une idée de la répartition des races caucasoïdes.
- Race nordique : Norvégiens, Suédois, Danois, Suédois de Finlande et Finnois de l'ouest, Polonais du nord (Cachoubes), Allemands du nord, Néerlandais, Flamands, Français des littoraux septentrionaux (Picards, Normands, Bretons), Anglo-saxons, Gallois, Écossais, Irlandais, Féroïens, Islandais. Cette race est également représentée aux États-Unis, au Canada, en Afrique du sud, en Australie et en Nouvelle-Zélande (peuplement anglo-saxon prédominant), mais aussi chez les Kabyles d'Algérie (probablement dû à un mélange avec les Vandales après l'invasion arabe). Longtemps, les raciologues des XIXe et XXe siècle ont voulu faire de cette race la race d'origine des Indo-européens, mais sa répartition ne correspond majoritairement qu'à celle des peuples germaniques et celtiques. Le type falique, décrit par Hans Günther, raciologue allemand (mais pas nazi !), présent en Europe de l'ouest jusqu'aux îles Canaries (Guanches) semble représenter une type plus "archaïque". La seule chose à peu près sûre est que la race nordique descend de l'Homme de Cro-Magnon (au sens strict du terme), qui peuplait l'Europe de l'ouest de la Scandinavie au Maroc bien avant l'arrivée des "Aryens".
- Race est-baltique : Polonais, Russes, Biélorusses, Ukrainiens, Prussiens, Finnois, Baltes (avec une forte influence nordique), populations finno-ougriennes de l'Oural (sauf Khantys-Mansis). L'origine de cette race reste toujours inconnue (Alpins blonds ?).
- Race alpine : Français du centre et de l'est, Wallons, Suisses, Italiens du nord, Allemands du sud, Autrichiens, Tchèques, Slovaques, Hongrois, quelques Polonais et quelques Ukrainiens (Ruthènes). Rattachée par Hans Günther à la race est-baltique, cette race possède un rameau isolé à l'extrême-nord de la Scandinavie : les Lapons, qui semblent avoir subi également une influence mongoloïde, plus ou moins marquée suivant les individus ; un rameau isolé au Maghreb : les Berbères maghrébins (avec une influence négroïde peu visible). Günther décrit également la race sudète, présente en Bohême, Pologne de l'ouest et en Saxe. Il serait plus acceptable de la considérer comme une sous-race ou un type. Cette race est relativement récente, et pourrait correspondre avec l'invasion indo-européenne, ou bien, selon Günther, une population finno-ougrienne (cf Lapons) parallèle aux Indo-européens.
- Race dinarique : "Yougoslaves", Albanais, certains Grecs de l'ouest, Roumains des Carpates, Tyroliens, Bavarois. Dans les Alpes, elle se font avec la race alpine pour constituer le type alpino-dinarique, considéré comme tantôt alpin, tantôt dinarique (Savoyards, Suisses, Autrichiens, Italiens du nord, voir même Bourguignons, Lorrains, Champenois et Alsaciens). On la retrouve également en Ukraine, et pourrait avoir joué un rôle dans la propagation des langues indo-européennes (on pense qu'elle est apparue dans le Caucase du nord-est, voir Race anatolienne).
- Race méditerranéenne : cette race possède plusieurs sous-races sur le pourtour de la Méditerranée.
* la sous-race ibéro-insulaire : dit "type latin(o)", on la retrouve chez les Espagnols, les Portugais, les Français du sud (Occitans, sauf Gascons), les Italiens, les Corses, les Sardes, les Siciliens, les habitants des îles Baléares, les Arabes maghrébins (surtout Marocains et Tunisiens), les Libyens, les Égyptiens, les Arabes soudanais, les Juifs sépharades, les Grecs, les Bulgares, les Roumains, les Turcs de l'ouest... Elle est également présente en moins grand nombre en Crimée ainsi qu'au nord du Caucase, voire dans les îles Britanniques. Elle s'est également répandue en Amérique latine (avec influences amérindiennes et négroïde).
* la sous-race atlanto-méditerranéenne : il s'agit des Basques, des Gascons et des Catalans (légère influence falique ?).
* la sous-race saharienne : il s'agit des Touaregs, des Maures et des Tibbous (influence négroïde), peuples nomades du Sahara.
* la sous-race sud-orientale : dit "type sémite", cette race est représentée par les Mésopotamiens (Irakiens et Koweïtis), les Syriens, les Libanais (plus exactement les Phéniciens), les Hébreux, les Arabes et les Indiens musulmans.
La race méditerranéenne descend de l'Homme de Chancelade, proche parent de l'Homme de Cro-Magnon (et est donc apparentée à la race nordique), qui peuplait le pourtour de la Méditerranée.
- Race anatolienne : apparentée de près à la race dinarique (complexe dinaro-arménoïde), cette race est présente de Turquie en Inde (Turcs, Kurdes, Arméniens, Géorgiens, Azéris, certains nord-caucasiens dont Tchétchènes et Adyguéens, Iraniens, Afghans non-turcs, Pakistanais du sud et Indiens de l'ouest). On retrouve un rameau isolé de cette race au Yémen, avec une possible influence vedda. Cette race semble avoir joué un rôle dans la diffusion des langues indo-européennes.
- Race touranienne : ce sont les peuples des steppes, Kazakhs, Ouzbeks, Turkmènes, Afghans turcs, Tadjiks, Kirghizes, Ouïghours, Turcs de Russie (Tatars, Bachkirs), certains Turcs, voire même certains Hongrois. Cette race, qui rassemble, sauf les Hongrois et les Tadjiks, des populations de langue turque, semble nettement être d'origine mongoloïde (les Turcs de Sibérie semblent avoir conservé le type racial turc originaire).
- Race indo-afghane : apparentée de près à la race méditerranéenne et proche de la race nordique, elle est présente chez les Pachtounes, les Pakistanais du nord, les Indiens dits "Aryens" (Sikhs, Hindis) et les Todas de langue dravidienne. Cette race semble avoir joué un rôle dans la diffusion des langues indo-européennes.
- Race aïnou : cette race, représentée par l'unique peuple des Aïnous (nord du Japon, Hokkaidô, Sakhaline et Îles Kouriles) est mystérieusement restée caucasoïde dans un environnement plus propice aux races mongoloïdes (Japonais, Coréens,...). Elle semble être l'unique survivante d'une race caucasoïde qui peuplait la Sibérie (ancêtre probable des Indo-européens ?) avant la "mongolisation" (voir Langues eurasiatiques). Les caractères archaïsants des Aïnous ont poussé certains raciologues à les apparenter aux Aborigènes d'Australie (type murrayen, voir plus haut), mais certains les disent descendants d'Asiatiques du sud-est (Austronésiens, cf Polynésiens, Malgaches...), voire même les ancêtres des Amérindiens... Le mystère reste entier (on verra dans la partie linguistique qu'on peut en fait aisément les apparenter à leurs voisins japonais, coréens et nivkhes).
Point de vue relations plus profondes, on distinguera deux ensembles : l'ensemble dolichocéphale et l'ensemble brachycéphale (race touranienne mise à part). L'ensemble dolichocéphale possède la race aïnou, la race nordique et le complexe méditerranéen (races méditerranéenne et indo-afghane). L'ensemble brachycéphale regroupe le complexe "européen" (races alpine et est-baltique) et le complexe dinaro-arménoïde (races dinarique et anatolienne).
Le groupe mongoloïde
Le groupe mongoloïde est le groupe le plus répandu sur Terre : Asie, Océanie et Amérique. Il semble relativement récent et lié de plus près au groupe caucasoïde. D'ailleurs, certains peuples caucasoïdes sont linguistiquement reliés à d'autres peuples mongoloïdes (Indo-Européens avec, entre autres, Altaïques, Basque avec Chinois).
- Race sibérienne : cette race, qui a subi une forte influence caucasoïde (Sibériens proto-aïnous ?) est répartie sur la Sibérie en deux foyers : un premier foyer, occidental, au nord de l'Oural (Khantys, Mansis qui sont apparentés aux Hongrois !) et un second, oriental, dans la péninsule du Kamtchatka (Tchouktches, Koriaks, Youkaguirs). Elle semble avoir été morcelée par l'arrivée des Nord-mongols.
- Race nord-mongole (ou toungoïde) : c'est apparemment cette race qui a supplanté les Sibériens (ou tout simplement assimilé une grande partie de ces derniers). Elle est représentée par les Mongols, les Toungouses (peuple reparti en Sibérie, dont font partie les Mandchous), les Nivkhes ou Guiliaks (peuple de l'île de Sakhaline, au nord du Japon, et également non loin du port russe de Vladivostok), les Bouriates ("Mongols de Russie"), les peuples turcs de Sibérie (Yakoutes, Touvains), les Kalmouks (peuple d'origine mongole fixé sur la côte nord-occidentale de la mer Caspienne), les Samoyèdes (peuple ouralien débordant ici et là sur l'Europe) et les Kètes de l'Iénisseï (peuple quasiment disparu).
- Race centro-mongole (ou sinide) : cette race regroupe les peuples chinois (Hans,...), la majorité des Tibétains, certains Birmans et les Coréens. Elle apparait dans la constitution raciale des Japonais également.
- Race sud-mongole : elle est représentée par les Chinois du sud (Chinois de nationalité uniquement), la majorité des Birmans, les Thaïs, les Laos, les Cambodgiens (Khmers) et les Vietnamiens, ainsi que quelques Tibétains et les Japonais (avec une influence centro-mongole et une légère composante caucasoïde). C'est également la race à laquelle appartiennent les aborigènes de Formose (Taiwan).
- Race indonésienne : c'est une race majoritairement insulaire (Indonésiens, Malais, Philippins), présente en Indochine uniquement à travers les peuples que les Vietnamiens appellent "Moïs" (sud de l'Annam). Elle est également présente dans la composante raciale des Malgaches. En Malaisie, en Indonésie et aux Philippines, on distingue deux types : le type proto-malais aux centres des îles, le type deutéro-malais sur les côtes (ici, aucune correspondance type/peuple n'est faisable).
- Race polynésienne : cette race est liée de près à la race indonésienne, et peut-être à la race amérindienne. Elle est représentée à la fois par les Polynésiens (Tahitiens, Hawaïens, Maoris de Nouvelle-Zélande, Rapanuis de l'île de Pâques) et les Micronésiens. Il est probable qu'elle ait joué un rôle dans la composition raciale de l'Amérique du sud (bien que cela reste à prouver). Il est intéressant de noter que certains la considère comme le prolongement du complexe méditerranéen...